Tu es plus belle que le ciel et la mer
Quand tu aimes
il faut partir
Quitte ta femme
quitte ton enfant
Quitte ton ami
quitte ton amie
Quitte ton
amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir
Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises
II y a l’air il y a le vent
Les montagnes
l’eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre
Apprends à
vendre à acheter à revendre
Donne prends
donne prends
Quand tu aimes
il faut savoir
Chanter courir
manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler
Quand tu aimes
il faut partir
Ne larmoie pas
en souriant
Ne te niche pas
entre deux seins
Respire marche
pars va-t’en
Je prends mon
bain et je regarde
Je vois la
bouche que je connais
La main la jambe
l’oeil
Je prends mon bain et je regarde
Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t’aime
Tu più bella del cielo, tu più
bella del mare
Quando
si ama bisogna partire
Lascia
la tua donna lascia tuo figlio
Lascia
il tuo amico lascia la tua amica
Lascia
la tua amante lascia il tuo amante
Quando
si ama bisogna partire
Il
mondo è pieno di negri di negre
Di
donne di uomini di uomini di donne
Guarda
che bei negozi
Questa vettura e poi quest’uomo e questa donna e poi
questa vettura
E poi tutte le mercanzie piacevoli
C’è
l’aria e c’è il vento
E
ci sono le montagne e l’acqua e il cielo e la terra
I
bambini gli animali
Le
piante il carbon fossile
Impara
a vendere a comprare e a vendere di nuovo
Dona
prendi restituisci
Quando
si ama bisogna saper
Cantare
correre mangiare bere
Fischiettare
E
apprendere a lavorare
Quando
si ama bisogna partire
Non
sorridere tra le lacrime
Non
costruirti il nido tra due seni
Respira
cammina parti vattene via
Mi
faccio il bagno e guardo
Vedo
la bocca che so io
E
la mano la gamba e l’occhio
Mi
faccio il bagno e vedo
E
il mondo intero è sempre qui al suo posto
La
vita con le sue cose sorprendenti
Esco
fuori dalla farmacia
Scendo
adesso dalla bilancia
Peso
i miei soliti 80 chili
E
ti amo
Bombay Express
La vie que j'ai menée
M'empêche de me suicider
Tout bondit
Les femmes roulent sous les roues
Avec de grands cris
Les tape-cul en éventail sont à la porte des gares.
J'ai de la musique sous les ongles.
Je n'ai jamais aimé
Mascagni
Ni l'art ni les
Artistes
Ni les barrières ni les ponts
Ni les trombones ni les pistons
Je ne sais plus rien
Je ne comprends plus...
Cette caresse
Que la carte géographique en frissonne
Cette année ou l'année prochaine
La critique d'art est aussi imbécile que l'espéranto
Brindisi
Au revoir au revoir
Je suis né dans cette ville
Et mon fils également
Lui dont le front est comme le vagin de sa mère
Il y a des pensées qui font sursauter les autobus
Je ne lis plus les livres qui ne se trouvent que dans les
bibliothèques
Bel
A
B
C du monde
Bon voyage!
Que je t'emporte
Toi qui ris du vermillon
La vie que j'ai menée
M'empêche de me suicider
Tout bondit
Les femmes roulent sous les roues
Avec de grands cris
Les tape-cul en éventail sont à la porte des gares.
J'ai de la musique sous les ongles.
Je n'ai jamais aimé
Mascagni
Ni l'art ni les
Artistes
Ni les barrières ni les ponts
Ni les trombones ni les pistons
Je ne sais plus rien
Je ne comprends plus...
Cette caresse
Que la carte géographique en frissonne
Cette année ou l'année prochaine
La critique d'art est aussi imbécile que l'espéranto
Brindisi
Au revoir au revoir
Je suis né dans cette ville
Et mon fils également
Lui dont le front est comme le vagin de sa mère
Il y a des pensées qui font sursauter les autobus
Je ne lis plus les livres qui ne se trouvent que dans les
bibliothèques
Bel
A
B
C du monde
Bon voyage!
Que je t'emporte
Toi qui ris du vermillon
Bombay Express
La
vita che ho vissuto
Mi
impedisce di farla finita
Tutto
vortica e ribolle
Le
ragazze già rotolano sotto le ruote
Ma
gridando proprio forte
Le
carrozze mal messe ti aspettano a ventaglio alla stazione
Ci
ho la musica sotto le unghie
Ma
non mi piace
Mascagni
Né
le l’arte né gli
Artisti
E
nemmeno le barriere e nemmeno i ponti
E
nemmeno i tromboni e i pistoni
Io
non so proprio più niente
Io
non capisco niente
Questa
carezza
Che
fa sussultare la cartina geografica
Insomma
quest’anno o forse l’anno venturo
La
critica d’arte è cretina come l’esperanto
Cin
cin
Ciao
ciao
Sono
nato in questa città
E
anche mio figlio
Che
ci ha la chioma come il pube di sua madre
E
poi ci sono pensieri che fanno preoccupare gli autobus
Così
ho smesso di leggere i libri che si trovano soltanto nelle
Biblioteche
Ma
che bello
questo
A
B
C
del mondo
Buon
viaggio buon viaggio
Ora
vorrei portarti via con me
Tu
che ridi con le tue labbra
Rosse-rosse
Blaise Cendrars (1887-1961)
Tradotto da Mario Fresa