
La ville est un corps
qui se fracasse sous le poids de la bouche
où le souffle devient encens dans la puanteur putride
qui glisse de chaque coin de rue.
Les murs sont la chair qui palpite,
affamée de la solitude, de ma tête ;
les pieds précipitent dans rue Mascheroni,
la langue de ciment me perce les métatarses ;
je ne sais pas m’agripper au palais gothique
avec le bossage et les briques rouge cinabre
– c’est une bouche grande ouverte,
un sourire qui ne me reconnaît pas,
qui croasse que la peau ne m’appartient pas,
qui n’est plus la mienne,
comme le cri qui ne sort pas,
qui s’accroche aux cheveux que je n’arrive pas à peigner
où je sacrifie au silence les morceaux de ma fosse.
Via Mascheroni
La città è un corpo
che si fracassa sotto il peso della bocca
in cui il fiato si fa incenso nel putrido tanfo
Le mura sono la carne che palpita,
affamata di solitudine, della mia testa;
la lingua di cemento mi perfora i metatarsi;
non so aggrapparmi al palazzo gotico
un sorriso che non mi riconosce,
che gracchia che la pelle non mi appartiene,
che non è più la mia,
quanto il grido che non esce,
che si impiglia nei capelli che non riesco a pettinare
Exil
Je ne sais pas où tes
yeux me porteront,
si au-delà du monde
ou sous ta peau.
Mais à l’intérieur
je sens tes poumons,
les rêves que tu respires dans le sang
pendant que tu feins un rire.
Tu es un chant de
sirène
brisé dans une pièce d’obsidienne,
la remontée de terres lointaines
qui furent autrefois une maison
et les ongles de la soif d’un ange
exilé de l’Éden puis écorché.
Esilio
Non so
dove mi porteranno i tuoi occhi,
se aldilà
del mondo
o sotto la tua pelle.
Ma dentro
sento i
tuoi polmoni,
i sogni
che respiri nel sangue
mentre
fingi una risata.
Sei un
canto di sirena
spezzato
in una stanza di ossidiana,
il
riemergere di terre lontane
che un
tempo erano una casa
e le
unghie della sete di un angelo
esiliato
dall’Eden e poi scorticato.
Safran
Le squelette plumeux s’assied à
côté, sur une table d’os brisés,
il tente de tremper ses ongles dans le safran et la myrrhe
avant d’ouvrir en moi les ombres des morts
pour qu’elles s’étirent en branches épileptiques
autour de ma peau qui imite l’encens.
Mais je découvre ta main
comme un papillon tremblant à l’aube,
et je vois dans ton regard bleu la coupure –
je rapproche mes lèvres
pour que ta voix devienne la mienne.
Avant, vivre n’avait pas de sens,
maintenant je veux soigner tes blessures
à l’heure trouble entre la nuit et la lumière.
Le sacré existe dans l’érosion des jours,
dans la boue commence la floraison des résurrections.
Lo scheletro piumato si siede accanto, su un tavolo di ossa rotte
tenta di intingere le sue unghie nello zafferano e mirra
Ma scopro la tua mano
come una farfalla tremante nell’alba
–avvicino le labbra
per rendere la tua voce la mia.
Prima non aveva senso vivere,
ora voglio curare le tue ferite nell’ora appannata tra la notte
e la luce.
Esiste il sacro nell’erosione dei giorni,
nel fango inizia la fioritura delle risurrezioni.
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